Des nouvelles du pianiste nomade...

Publié le par Arlequin

 

 

Marc Vella mon ami le pianiste nomade est revenu sain et sauf de sa petite virée en Guinée, alors que le pays était en proie à des agitations éthniques. Et il a eu la gentillesse comme à son habitude de donner par mail des nouvelles à ses amis dont je suis de compter. Je vous redonne un fac-similé de son mail… Y est joint un extrait de son quatrième bouquin… Je sens qu’on va bientôt le revoir à la télé…

 

 

Nous sommes, avec nos maladresses, aussi porteurs de rêves dans cette réalité.

 

La caravane amoureuse au Maroc en 2004, en Roumanie en 2006, et ... en 2008....

 

En France  !!!   Du 22 avril au 10 juin (environ)

 

Nous partons dans un esprit d'offensive amoureuse en adoptant la stratégie de la guérilla des bisous... Pour en savoir plus, allez sur le site www.marcvella.com, puis la caravane amoureuse.

 

Je vous mets un extrait du livre la caravane amoureuse qui paraîtra aux presses de la renaissance cet automne afin d'avoir une idée plus précise...

D'ores et déjà, je recherche des lieux de rendez-vous, des amoureuses et des amoureux, un soutien... Rendez-vous au palais des congrès d'Aix-les Bains le 07 avril ou ailleurs pour en parler et réaliser cette expérience...

 

Amoureusement votre

 

Marc Vella

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 son site : www.marcvella.com

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L’esprit de la caravane amoureuse

 

 

« L'humanité a connu beaucoup de conflits durant son histoire. Nous avons tous appris cela à l'école... Mais que peut-on y faire ? disent la plupart des gens. L’homme est ainsi, c’est sa nature de faire la guerre, on ne peut le changer. Cependant, dans sa nature il est aussi capable d’amour. Et dîtes-moi les amis, et si on osait l’impensable : Déclarer l’amour au monde. J’en vois certains qui sourient ironiquement en lisant ces lignes, d’autres qui sont même prêts à refermer ce livre en se disant : C’est n’importe quoi et complètement absurde !  C’est vrai, vous avez raison, mais les guerres, n’est-ce pas n’importe quoi ? Après celles-ci, il y a tellement de blessures, d’humiliations et de rancoeurs. Emportés dans des dynamiques effroyables, sont envoyés à la mort des pauvres gars, qui, hormis quelques fous, n’ont qu’une envie, vivre. La trouille au ventre, ils vont là où on leur dit d’aller, tirent là où on leur dit de tirer, sur n’importe quoi, n’importe qui. De toute façon, la plupart du temps, l’ennemi est invisible. Dans l’enfer des bombes, où la terre se mêle au ciel, il faut cracher sa peur et son désespoir. Alors ça mitraille de tout côté, le bruit des détonations rassure ceux qui les produisent, et s’écroulent hommes, femmes, enfants, sans discernement. Les cols blancs au pouvoir appellent cela, dommages collatéraux. Dit comme ça, ça fait propre et personne n’y est pour rien. L’horreur est au bout de toute survivance. Oui, c’est sans hésiter qu’entre l’absurdité de guerre et l'absurdité d'amour, je choisis la seconde ! Nous sommes des êtres de besoins et de désirs, voilà la réalité. Besoins, parce que depuis tout temps, pour sa subsistance, l’Homme a toujours été en quête de territoire. Désirs, parce que par essence, l’autre les suscite nous dit Spinoza. Mais nous sommes culpabilisés par nos désirs. Que dit le philosophe Gilles Deleuze à ce sujet… « Chaque fois que le désir est trahi, maudit, arraché à son champ d’immanence, il y a un prêtre là-dessous. Le prêtre a lancé la triple malédiction sur le désir. Celle de la loi négative, celle de la règle extrinsèque, celle de l’idéal transcendant. Tourné vers le nord, le prêtre a dit : Désir est manque, puis tourné vers le sud, celui-ci a rapporté le désir au plaisir, puis tourné vers l’Est, il s’est écrié : jouissance est impossible… » Texte extrait de Mille Plateaux, Capitalisme et Schizophrénie. Edition de Minuit. Cela dit, les prêtres ne furent pas les seuls à avoir bridé l’Homme en semant en lui, culpabilité, peur et fatalisme… Tout ceux désirant pouvoir et puissance utilisèrent ce procédé. Ainsi, honteux avec ses désirs, réduit dans son pouvoir d’aimer, ce qui est cause de tout désespoir, l’Homme nomade, utilisa trois méthodes pour se grandir. La première, avoir une attitude de dédain et d’indifférence vis-à-vis des peuplades croisées. La deuxième, séduire, conquérir et posséder. Ainsi, femmes, peuples et territoires furent le jouet des vanités humaines. La troisième et l’ultime, fut de mettre Dieu avec soi. Voilà pourquoi à travers les siècles, dressés derrière drapeaux et bannières, poussés par besoins et désirs, ivres de croyances mêlées de culpabilité et de désespérance, peuples, clans, familles et individus, pour se grandir, se dénigrèrent et s’entretuèrent avec raffinement… Chaque fois dans l’histoire, à un moment donné, il y a eu une race convaincue de sa nature supérieure, qui, avec la complicité de Dieu, prit terres et richesses, viola les femmes et massacra en toute impunité. Et pour bien affirmer son mépris, elle nomma autrement les races dominées : bougnoules, négros, ritals, portos, niakoués, youpins, faces rouges, etc… Tous ces termes sont des attentats à l’humanité. Relevant d’un processus similaire, nous avons aussi les attentats à l’être avec les « t’es nul, t’es con, t’es moche, t’es un moins que rien… » Là encore, ces mots blessent toujours leur destinataire et peuvent parfois briser une personne au point qu’elle ne s’en relève jamais. À ce sujet, j’aime beaucoup les propos d’Abraham Cohen Solal, fondateur d’hôpital nez rouge, que j’ai trouvé dans son livre « nez libre » aux éditions arts, rire, clown et Cie. Il dit en fait la même chose, arrive aux mêmes conclusions mais évoque quelque chose de plus que je trouve particulièrement pertinent, le GTI. Ecoutons-le : « Je suis convaincu que je suis nul, moche, que l’autre est de toute façon mieux que moi… D’où vient ce murmure médisant ? Du GTI, le Grand Tribunal Intérieur. Il siège au recoin d’un labyrinthe escarpé : le mental. En fait, nous avons pris pour vérités ce que les autres ont pu dire et penser de nous. À force d’humiliations, de mésestimes, d’insultes et d’injustices, notre cœur s’est fermé. La seule issue pour se grandir est de rabaisser l’autre. L’orgueil est l’expression de cette blessure profonde… » Voilà, nous revenons toujours à la même chose, mais c’est dit et c’est bien dit. Cependant, il y a une autre expression de cette blessure profonde qu’Abraham n’évoque pas. C’est lorsque la personne, à force d’être rabaissée, finit par perdre espoir. Elle n’a même plus le désir de se grandir, elle est totalement anéantie, écrasée. Elle devient une sorte de zombie, subissant sa vie, son travail, ses amours, s’il y en a… Pour en croiser, il n’y a qu’à prendre le métro à l’heure de pointe dans n’importe quelle grande cité ou aller traîner dans les bidonvilles. Cette grande détresse des êtres broyés par la vie, est masquée par l’effroyable que nous livrent chaque jour les infos de la radio et télé sans oublier la presse. Ces infos où sont montrés avec complaisance, guerres, corruptions et crimes, nous rendent sourds et aveugles à la détresse existentielle qui nous entoure… Et puis il y a bien sûr la misère physique, celle que l’on voit parfois au travers de photos effroyables, semblant si lointaine alors qu’elle est juste derrière notre porte. Cette misère est fruit de notre non amour : l’indifférence. Parfois, toujours, trop souvent… Là encore, chaque jour j’apprends à ouvrir mon cœur et plus, mais ce ne sera jamais assez. Le Tzigane Alexandre Romanès nous raconte dans son livre Un peuple de promeneurs, qu’il y a des endroits où les gens sont si pauvres qu’ils ne peuvent se chauffer, et qui, lorsque le soir tombe, se battent pour avoir le chien dans leur lit. Un peu plus loin, il évoque la froide bonne conscience qui n’est que cynisme. « Du camp gitan de Nanterre, ce qu’on voyait le mieux, c’était la grande arche de la Défense. Avec toute la misère qu’il y avait, des enfants marchant pieds nus l’hiver, au milieu des rats, pas d’eau ni d’électricité, pas toujours quelque chose à manger et ce monument éclairé la nuit par d’immenses projecteurs, et baptisé  l’Arche de la Solidarité »… Il a tout dit... Cette non reconnaissance de la personne, ce mépris récurrent des autres peuples et cultures, ces humiliations répétées à travers notre histoire, expliquent la violence et justifient la situation inextricable du monde d’aujourd’hui… Celui-ci est une marmite de souffrances en laquelle marinent tous nos ressentis de colère, culpabilité, rancoeur, etc... Mais gardons espoir, Saint Augustin ne dit-il pas que l’Homme est capable de Dieu ? Tous, nous portons en nous la maladresse et l’horreur mais tous, nous pouvons nous améliorer. Cependant, il arrive que certaines personnes, aiment cultiver ces ressentis de colère, culpabilité, rancoeur, ressentis que je qualifierai de négatifs, avec un plaisir allant jusqu’au malsain. Bien sûr, elles ne s’en rendent pas compte mais cette attitude peut interdire tout cheminement vers cette perfectibilité. Ce qui peut être dramatique… Elles ne s’en rendent pas compte parce que ces ressentis sont là en nous, inscrits dans nos mémoires profondes. Ils sont l’expression de peurs et douleurs archaïques transmises de génération en génération : abandon, non reconnaissance de soi, rejet, viols, crimes..., que des évènements tout à fait quelconques font remonter à la surface. La personne est mal, et bien entendu, ne sait pourquoi. L’autre, inévitablement, ne peut en être que la cause. Blessée à l’intérieur, celle-ci recherche constamment à se grandir, soit par la contradiction, soit en vous cherchant mille défauts, en les inventant même, si nécessaire. Par le conflit qu’elle créée, elle instaure un rapport de force. Quoi que vous fassiez et disiez, ce ne sera jamais bien. Par un jeu subtil de manipulation, la personne vous entraîne alors, dans les marécages de ses ressentis et vous tyrannise avec. Si par malheur vous vous y trouvez englué, cela peut vous démolir. Entraîné dans cette énergie, le réflexe est de vous expliquer, vous justifier. La personne ne saisissant pas l’origine de son mal-être, installée dans sa logique, ne peut vous comprendre, aussi, au lieu de réfléchir sur vos propos, elle vous reproche de la culpabiliser. Ces reproches vous amènent à vous défendre, et bien entendu, elle le prend mal et vous redémolit… C’est sans fin, profondément nocif et destructeur. Culpabilité, quand tu nous tiens, tu nous emportes irrémédiablement vers les abîmes que tu engendres. Claudel, dans sa pièce « l’échange », illustre parfaitement cette dynamique où peu à peu, un homme va se faire détruire jusqu’à la mort par les ressentis de peurs des uns et des autres qui l’entourent. Le ressenti négatif, c’est de l’orgueil blessé. Il est à l’origine de la course à l’Ego que se livrent les Hommes entre eux. Orgueil : Animal imprévisible et susceptible. Aime contrôler. Il se blesse souvent tout seul. Dangereux quand il est blessé. La culpabilité est sa griffe. La critique et le jugement sont sa nourriture, lui donnant force et pouvoir au détriment d’autrui. Ne se désaltère pas à l’eau de la rivière mais fait un puit à côté. Son véritable objectif n’est pas de boire mais de creuser. Ce travail, qu’il croit important, l’épuise mais cela soigne son besoin de reconnaissance. À l’image des relations humaines, ainsi va notre monde, bâtissant des royaumes, alors que celui-ci existe déjà, allant de condamnations en condamnations, de souffrances en souffrances, d’humiliations en humiliations, générant des ressentis terribles, de vengeance, de  haine, de besoins de dominer… Inextricable pesanteur créant ces guerres et conflits sordides pour le pouvoir que nous connaissons. Aujourd’hui, il semblerait que ce soit là, notre immuable réalité. Immuable, parce qu’il y a toujours une flopée d’individus qui n’existent qu’en entretenant et cautionnant ces fameux ressentis. Je fais allusion à certains thérapeutes, chefs de partis politiques et religieux gourous, tous soi-disant porteurs de paix et qui font des ressentis négatifs, leur fond de commerce… Pour résumer, dire le « je souffre, c’est de ta faute » renforce l’Ego en écrasant l’autre par la culpabilité. La formule « vous souffrez, comme je vous comprends, mais je suis là…» gonfle l’Ego, en se donnant importance et consistance par le cautionnement de cette énergie négative… La paix, justement, parlons-en de la paix. Le problème ce n’est pas la paix. Le problème, ce sont nos ressentis. Je vous l’ai dit tout à l’heure, la maladresse est inhérente à l’être, et lorsqu’une personne est maladroite, notre ressenti n’est pas toujours tendre. Je vais vous dire quelque chose : l’Homme, par essence, n’est pas mauvais. Comme tout un chacun, il est victime de ses peurs et de ses ignorances. Par contre, il se doit d’être responsable de ses ressentis en les rendant sans cesse bienveillants, et ce, quoi qu’il ait pu se passer. En agissant ainsi, dans le secret de son intériorité, la paix sera plus présente. Oui, apprenons à n’éprouver, pour tout ce que nous vivons, que de la gratitude afin de rester aimant toujours. Et déjà pour commencer, rester aimant avec soi-même. Quand il y a maladresse de notre part, reconnaître celle-ci pour la dépasser et ne plus jamais la reproduire. Et quand il y a maladresse d’un tiers, se laisser toucher par ces failles qui se dévoilent ainsi, car elles font échos aux nôtres. D’ailleurs, n’est-ce pas émouvant quand l’autre trébuche ? Nous sommes si fragiles. Modifions notre comportement et changeons notre regard, sur soi et les autres, et la paix viendra, et la paix sera… En écrivant ces mots, il me vient à l’esprit les propos d’Etty Hillesum dans son journal « une vie bouleversée » publié au Seuil  à la date du 20 juin 1942 : « Si la paix s’installe un jour, elle ne pourra être authentique que si chaque individu fait d’abord la paix en soi-même, extirpe tout sentiment de haine pour quelque race ou quelque peuple que ce soit, ou bien domine cette haine et la change en autre chose, peut-être même à la longue en amour. » Elle est tellement dans le vrai... Vous me direz plus facile à dire qu’à faire. C’est juste, mais… Si gravir des hautes montagnes, traverser des océans à la rame sont des exploits, rester serein et aimant dans ce monde hostile en est un autre. Finalement, comme tout à chacun, je suis sauvable, je suis sauvé, je puis même être sauveur. Mais attention, pas un sauveur avec des adeptes et un pouvoir… Non, juste un sauveur solitaire et libre. Alors, justement ! Et si on osait sauver ce monde en allant vers lui et les autres en se grandissant autrement, en disant, tu es beau, tu es belle, tu es ce mystère qui m’attire et me fascine. J’aimerais tant apprendre de toi, montre-moi qui tu es… Ces propos vous semblent impossibles à tenir et pourtant… Vous le découvrirez par la suite dans ce livre, ils sont possibles et magiques. Comme le dit frère Christophe, un des moines de Tibhirine, « Pour gagner le cœur de l’Homme, il faut aimer. » Mais pourquoi avoir honte de dire ce je t’aime ? Il est vrai que lorsque vous souriez gratuitement aux gens que vous croisez dans la rue et si en plus vous leur dîtes je t’aime, certaines personnes pourraient penser que vous avez une idée derrière la tête. Et alors ? Admettons. Mais qui n’en a pas des idées derrière la tête ? Vous n’en avez jamais des idées derrière la tête ? C’est bien d’avoir des idées derrière la tête. Moi, j’en ai des milliers qui me traversent chaque jour. Pas vous ? Écoutons encore une fois, Gilles Deleuze : « Il faut de nouveau croire au monde, c’est ce qui nous manque le plus, nous avons tout à fait perdu le monde, on nous en a dépossédé. Croire au monde, c’est aussi bien susciter des évènements même petits qui échappent au contrôle, ou faire naître de nouveaux espaces-temps, même de surface ou de volume réduits (…) C’est au niveau de chaque tentative que se juge la capacité de résistance. L’artiste doit appeler de toutes ses forces un peuple à résister à la mort, à la servitude, à l’intolérable, à la honte, au présent que nous subissons… » Citation extraite du livre « Qu'est ce que la philosophie ? » Edition de minuit. Voilà pourquoi je désire créer la caravane amoureuse, pour qu’elle soit cet espace de résistance à tout ce que nomme Deleuze, un espace de résistance à la tristesse, au désespoir, à la peur, au décervelage, où chacun pourrait offrir toute sa puissance en ignorant cependant le pouvoir, où chacun pourrait oser sa souveraineté dans le respect de ce qui est… L’idée serait de partir avec 3 bus transformés en camping-cars géants dans lesquels il y aurait toutes sortes d’artistes. Jongleurs, plasticiens, comédiens, artistes de rues, musiciens, danseurs, etc… Mais en réfléchissant, je me suis rendu compte que le mot artiste, ça excluait pas mal de monde. Beaucoup de gens n’ont pas de dons particuliers si ce n’est celui de vivre. Aussi je me posais cette question : C’est quoi un artiste ? Est-ce une personne qui, parce qu’elle a un don, pense qu’il y a elle, Dieu et les autres ? Non, bien sûr ! Un artiste est quelqu’un qui doit mettre son art au service de l’émergence de l’autre et non au service de sa propre émergence... Un artiste est avant tout quelqu’un qui a le sens de l’autre. Suivant ce raisonnement, je pris conscience qu’un bon papi bienveillant, ou une bonne mamie aimante pouvaient tout aussi bien faire l’affaire. Avoir le talent d’aimer, c’est cela qui est important. Il faut que les hommes et les femmes qui partent dans cette aventure aient le désir de vivre la rencontre, de se donner et d’être réellement à l’écoute de ce qui se passe afin de rallumer dans le coeur des gens croisés, le feu de la joie et la confiance en l'humanité. C’est stupide et naïf à vos yeux ?... Bien sûr, cela peut sembler naïf de croire en la beauté de l’humanité, alors qu’à longueur de temps les médias diffusent et divulguent l’horreur. Et pourtant malgré cette réalité, l’être humain est sublime. Les 19ième et 20ième siècles ont été fantastiques, car l’Homme a réalisé des explorations formidables telles qu’aller au fond des océans, vaincre les plus hautes montagnes, voler en avion, aller sur la lune, le génome, la psychologie, l’atome… Mais il y a une chose qui n’a pas encore été vraiment explorée : son cœur. C’est la Terrae Incognita en laquelle se dissimule l’infini des désirs. C’est notre part intime, immense trésor que le temps s’empresse d’enfouir dans les cimetières et que nous devons apprendre à connaître et à reconnaître, pour nous relier les uns aux autres. Mais cette terrae incognita des désirs fait peur, il faut la taire, la cacher, elle serait la part honteuse et impure… Et quant au système économique, cette Terrae incognita des désirs il l’utilise à son profit au point que pour des milliards d’humains, leur petit cœur à l’intérieur leur murmure qu’il n’en peut plus, qu’il veut autre chose, qu’il étouffe. Culpabilisé et manipulé, le cœur des Hommes voit l’amour s’éloigner de son ciel et peu à peu, celui-ci perd espoir et finit, résigné, par ne plus battre. À un moment donné, quand l’amour n’est plus là, qu’il devient inaccessible, trois issues se présentent à l’être. La première c’est casser. Ça commence d’abord avec soi-même. La non confiance, l’alcool, le tabac, la drogue, le sexe, et puis par contagion ça se propage, alors on détruit plus, on démolit de l’humain, le monde, partout, de mille manières, avec des mots, des combines pas claires, du trafiqué, OGM, chimie alimentaire, puis ça s’amplifie jusqu’à tuer. Le j’t’ai eu ! du snipper lui donne l’illusion d’avoir atteint l’inaccessible amour. Il croit le posséder, mais ce ne sont là que des morceaux. Ça apaise, mais ça ne dure qu’un temps. L’âme ne saurait se contenter de miettes, elle veut tout, ce qui est normal, alors le cauchemar reprend de plus belle. La deuxième issue, c’est l’argent avec lequel on achète l’amour sous formes de choses… Là encore, écran plasma, belle bagnole, ce ne sont que des bouts de rien, ça ne peut combler la soif et la faim de l’âme. Alors il faut toujours plus d’argent pour la rassasier, et pour ça, certains sont prêts à tout et n’importe quoi… Et enfin la troisième issue, c’est le renoncement. Et il y a eu de par l’histoire des renoncements merveilleux qui touchèrent Dieu, et d’autres hélas, parce que ces hommes et femmes ne supportèrent pas d’avoir abandonné leur nature originelle, devinrent d’impitoyables juges et bourreaux semant peurs et culpabilités dans les esprits. Voilà, la boucle est bouclée… Là est toute l’histoire du monde. Culpabilité, destruction, argent, renoncement, jugement, culpabilité. Pour sortir de ce cycle infernal, nous devons oser les êtres cœur à cœur, vraiment. Le jour où la terre inconnue de notre cœur sera libérée de toute culpabilité et manipulation, le jour où celle-ci sera reconnue et aimée, toute l’humanité se réconciliera avec l’humanité… Œuvrons à cela. Voilà pourquoi, les femmes et les hommes de la caravane Amoureuse devront aller vers les autres le cœur offert. Failles et fragilités seront nos présents, danses et sourires, l’emballage de ces cadeaux suprêmes. Cette fragilité sera le « Sésame » qui, j’en suis convaincu, permettra de toucher ces cœurs qui n’attendent que ça. Et quand les cœurs sont touchés, tout s’ouvre. Cette ouverture favorisera inévitablement des échanges équitables et durables entre les gens, pouvant générer justement cette économie équitable et durable que nos politiques cherchent tant à construire.

J’aimerais beaucoup que nous puissions filmer ce qui se passe avec la caravane amoureuse, à la fois la beauté des paysages traversés, la nudité intérieure des gens rencontrés. L’idéal serait qu’il y ait un bus équipé pour retransmettre ces images, à la fois pour la télévision et pour internet, en créant un site actualisé en permanence. J’aimerais tant réaliser une émission une fois par mois, qui s’intitulerait bien évidemment « la Caravane Amoureuse », afin de diffuser sur le petit écran les images de ces rencontres. Pour faire un parallèle aux films merveilleux de Cousteau qui partait en expédition pour explorer les fonds marins, la caravane amoureuse, elle, partirait en expédition pour explorer les fonds humains. Cet « autre  regard » porté sur le monde, sur l’autre et sur soi, ce regard bienveillant, plus léger, plus sensible, c’est sans doute une clé de la plus haute importance quant à la réalité de notre futur. Oui, je reste convaincu que la seule façon de faire grandir l’humanité, c’est de la rendre amoureuse d’elle-même en montrant sa beauté. Et il y a urgence à ce que celle-ci grandisse, car nous sommes, par l’explosion démographique, devenus une force de la nature. Tous les scientifiques le disent, il y a collision entre notre planète et notre civilisation. Si nous ne remettons pas en question nos vieilles façons d’agir et de penser, si nous continuons à nous mépriser les uns les autres, entretenons les climats de peur, mettons en avant l’esprit de compétition et les conflits d’intérêts, disons­-le nettement et sans détours, pour l’humanité, il n’y a pas d’avenir. Facteur de disharmonie, celle-ci s’éliminera toute seule de la terre. Cela dit, quant à ce projet fou de la caravane amoureuse, je ne nourris aucune illusion. Comme beaucoup, je porte aussi en moi la croyance que l’on ne peut changer le monde et les gens, mais j’ose, malgré tout, imaginer et œuvrer à leurs métamorphoses. Ce qui me motive, c’est de vaincre l’horreur. Tant de vies fauchées par la bêtise, c’est insupportable… Voilà pourquoi pour moi, la vie n’a de sens que si j’engage mes forces d’homme au service de la vie. Ma seule préoccupation est de reconnaître l’autre et de susciter son émergence. C’est le premier devoir que l’on doit à chaque être. Une personne qui se sent accueillie et aimée par le regard d’autrui se respecte, respecte les autres et sa terre. Ce regard s’apprend, il devrait s’enseigner dans les lycées et universités… La caravane amoureuse est sans doute l’une des premières écoles du genre. Celle qui apprend à ne plus être dans le réactif primaire, à ne pas se laisser tyranniser et à ne manipuler personne avec ses émotions et ressentis, à sortir de la logique « œil pour œil, dent pour dent » sans pour autant entrer dans celle qui est de tendre la joue droite… La caravane amoureuse se veut être l’école du regard bienveillant en toutes circonstances. En écrivant ces mots, j’entends beaucoup de mais et de si, j’entends vos doutes quant à la nature humaine… Je vous comprends, il y a eu tant d’horreurs et tant encore aujourd’hui, mais c’est justement par notre regard que nous rendons toutes choses belles… Oui, résolument, ayons cette vision généreuse, amoureuse… Elle est créatrice, transformatrice. »

A toute bonne nuit

et bisous

 

 

 

 

 

 

 

Publié dans coup de coeur

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P
Je suis touchée.............<br /> pat
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A
Sourires....Bise Pat et bonne nuit
T
Très sympa ! Please visit http://teka.over-blog.org/
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A
Merci pour Tekaa+
A
."si tous les gars du monde voulaient se donner la main...." l'amour quel beau programme! quel qu'il soit!!! et quand il est entre les peuples mais c'est   utopiste car "l'enfer c'est les autres"...mais si chacun à sa maniere essayait ,peut etre  arriverions nous à quelque chose...en tout cas Marc Vella essaye avec son coeur et son piano...la musique est universelle et le langage de l'amour...alors dans la mesure de nos possibilites aidons le !allons le voir ,ecoutons le, lisons ses livres...et l'amour avancera
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A
Marc Vella est une personne qui vaut qu'on l'écoute... quand il joue... quand il parle (j'ai une interview de lui sur RFI  ce qu'il dit n'est pas anodin... Ce n'est pas un gourou, ni un prophète, mais il transmet des messages d'amour... et on en a bougrement besoin... le croiser est une chance... je l'ai eu... rejoignez moi et allions nous à lui.Bises et bon week end
M
Bien que les routes de chacun soient parfois escarpées et difficiles, si l'on arrive à faire la paix en soi-même et être bienveillant envers notre entourage, la vie serait déjà plus sereine. Transmettre l'amour, chacun à son niveau et à sa façon, ne peut que transformer le monde touché par cet amour ou en tout cas l'empêcher de basculer davantage... Plus facile à dire qu'à faire... peut-être, mais si on ne le fait pas...<br /> Bravo à cette caravane amoureuse !<br /> Martine
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A
Ca me touche beaucoup que la démarche de Marc Vella te soit sympathique... Ainsi avec ton raisonnement on pourrait si tous on s'y mettait un peu faire de ce monde un paradis... au moins, en approcher.Merci Martine de porter ces idées...Que le week end te soit agréableErica+
S
Ce que je lis là,me bouleverse et je n'ai pas le temps pour l'instant.<br /> j'y reviendrai donc plus posément ce soir ou demain.......<br /> A lire en profondeur et non superficiellement comme je suis en train de le faire ce qui serait à mon sens dommageable!!!<br /> kiss xxxxxxxxxxxxet à plus tard!:!!
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A
Ca me fait très plaisir, Sandel, que tu veuilles te donner la peine de lire posément Marc Vella... je crois qu'il en vaut la peine... Sa démarche généreuse et hors des sentiers battus mérite l'attention... je te remercie pôur lui...Bon week end et bisou.